La microfinance regroupe un ensemble de produits financiers destinés aux populations à faibles revenus exclues du système bancaire classique. Les populations concernées vivent majoritairement dans des pays en développement, et sont bien souvent des femmes. Parmi les différents produits financiers (micro-assurance, épargne, transfert d’argent…) que recouvre la microfinance, le plus connu est le microcrédit. Il est apparu dans les années 1970 sous l’impulsion de Muhammad Yunus, un économiste indien prix Nobel de la paix en 2006 pour la création la Grameen Bank (la banque des pauvres) dont l’activité principale est le microcrédit.
QU’EST CE QU’UN MICROCRÉDIT ?
Un microcrédit est un prêt de faible montant accordé à un individu disposant de peu de ressources, et n’ayant donc pas accès au système bancaire traditionnel. Ce prêt lui permettra de concrétiser son projet de microentreprise ou de développer son activité, génératrice de revenus. Les microcrédits sont octroyés par des organismes appelés Instituts de Microfinance (IMF). Les IMF adaptent leurs offres aux besoins de leurs clients en proposant différents types de crédits, avec des conditions différentes pour chaque individu. La méthodologie du microcrédit diffère du crédit bancaire classique : elle s’appuie davantage sur le profil du client et le potentiel de son projet entrepreneurial que sur ses actifs et ses garanties en cas de non remboursement. Le microcrédit peut consister en un prêt individuel ou en un prêt de groupe lorsque des clients forment eux-mêmes un groupe solidaire dans lequel les membres se portent garants les uns des autres. Cet engrenage repose sur des taux d’intérêt élevés.
POURQUOI LA MICROFINANCE PRATIQUE-T-ELLE DES TAUX D’INTÉRÊT PLUS ÉLEVÉS QUE LA MOYENNE ?
Dans le monde, le taux d’intérêt moyen d’un micro-crédit est de 28% par an. Bien plus élevé que les taux d’intérêts traditionnels, ces taux s’expliquent par les coûts que représente un microcrédit par l’accompagnement du microentrepreneur dans son activité mais également par le risque élevé d’impayés. À l’inverse d’un crédit bancaire, les faibles montants prêtés ne permettent pas la réalisation d’économie d’échelle. Les IMFs offrent donc un service basé sur la proximité. Habituellement, c’est l’agent qui se déplace vers le client, entrainant des coûts importants pour l’IMF qui d’ailleurs sont souvent à but non lucratif et doivent se financer auprès des banques traditionnelles ou d’organismes internationaux.
QUELS SONT cES EFFETS SUR LE DÉVELOPPEMENT ?
La microfinance favorise le développement en donnant accès aux populations en difficulté à des services financiers. Concrètement, le microcrédit a pour objectif l’augmentation du revenu des bénéficiaires par le développement de leur activité et ainsi l’amélioration durable de leurs conditions de vie. Il permet également l’émancipation des femmes, qui représentent la majeure partie des clients des IMF. Les femmes en tant que responsables de leur foyer et gestionnaires de l’argent dans celui-ci, se voient plus facilement encouragées à développer une activité entrepreneuriale et à demander un microcrédit.
La microfinance s’inscrit aujourd’hui dans la lignée des Objectifs du Millénaire pour le Développement des Nations Unies (OMD).